Annonces et nouvelles
Devenir membre
Déclaration de principes
Conseil d'administration
Liens vers d'autres sites
Avis légaux
Nous joindre
Textes et enregistrements
Documents réservés aux membres
Peripatetikos
et Philosophia Perennis:
articles
Philosophia Perennis: monographies
Documents
par Mgr Maurice Dionne
(transcriptions de cours, principalement en français)
Documents
par Warren Murray
(enregistrements de cours,
en français)
SÉAT: section de l'Est:
présentations aux colloques
(principalement en français)
SATS: section de l'Ouest:
présentations aux colloques
(en anglais seulement)
réunion annuelle 2024 / annual meeting 2024
vendredi 9 août / Friday, August 9th
Cégep de Sainte-Foy (local : E-208 )
Version française *** English version follows ***
A reminder: all members have free access to the meeting. Those who are not yet members, or who have not paid their membership fee for 2 years, are invited to make their contribution by contacting Stéphanie Grégoire (stephanie-gregoire@hotmail.com). The modest membership fee ($20/$10 for student members) is the Society's only source of revenue, and is essential for maintaining its activities.
réunion annuelle 2023 / annual meeting 2023
vendredi 11 août et samedi 12 août / Friday, August 11th and Saturday, 12th
Cégep de Sainte-Foy (local : E-207 / E-207 )
9h00
What is at the Root of Erroneous Claims regarding Artificial Intelligence (AI)?
Marie I George
10h30
Is Greatness Out-of-Date? Magnanimity, the Forgotten Virtue
Warren Murray
13h30
La toute première connaissance naturelle de Dieu
Pierre-Luc Simard
15h00
L’infini est-il un principe?
Laurence Godin-Tremblay
9h00
La théorie des Idées de saint Thomas d’Aquin
Louis Brunet
10h30
[titre à venir]
Pierre-Luc Boudreault
13h30
Nom, verbe, énonciation : des concepts ou des mots?*
Yvan Pelletier
* Communication annoncée en 2 parties :
What is at the Root of Erroneous Claims regarding Artificial Intelligence (AI)?
Marie I George
It is frequently claimed that AI will become smarter than us and that it will take over the world. In part one of this paper, I address those claims, building on Louis Brunet’s article, “Penser l’intelligence artificielle avec Aristote” which argues that AI is strictly speaking not intelligent, as it knows nothing. I do so by spelling out in more detail the consequences of the fact that AI is an artificial thing, which are that it knows nothing and cannot want anything. In part two, I address some of the reasons why the claims made about AI are widely accepted by the public and by many philosophers. One kind of obvious reason is that AI movies and the like have captured people’s imaginations. A second reason is that many philosophers already hold materialist views about the nature of the mind. Starting from the view that the mind is simply a system of material parts (neurons), it is easy to envisage the possibility that another system of material parts, non-biological ones, could also be capable of cognition. I address this thesis primarily as it is presented by Gianfranco Pellegrino and Mirko Daniel Garasic in “Artificial intelligences as extended minds. Why not?” The Extended Mind Model (EMM) is the claim that our brains along with things external to our bodies form a cognitive system. The argument is: just as one’s actual knowing would decline if part of one’s brain was removed, so too it would decline if, for example, the pen and pad that one was using to formulate an outline was taken away. The authors then conclude that since “knowledge in humans often emerges from a system constituted of human brains, external features of the environment, and their interactions…the mind itself can be considered to emerge from a system.” The authors then go on to reason that if there can be pure biological cognitive systems (the neural networks of our brains) and impure cognitive systems (as in EMM), there is no reason to exclude the possibility that there could be pure non-biological cognitive systems—it is simply a matter of substituting one type of matter for another: “After all, what are our brains, if not clusters of matter.” And seemingly confirming the authors conclusion is that ChatGPT4 appears to exhibit the same properties as biological cognitive systems—it write essays, summarizes articles, writes poetry, makes calculations, etc. I argue that some of the presuppositions to the Extended Mind Model are false, namely, that the mind emerges from the brain and that mental abilities are properties of brains. I also show the deficiencies in the model itself. Pen and pad, shopping lists, laptops, and other things of this sort are aids that help us know but are in nowise parts of a mind.
Is Greatness Out-of-Date? Magnanimity, the Forgotten Virtue
Warren Murray
For the ancient Greeks and Romans one of the most important qualities (virtues) was Magnanimity, or greatness of soul. It was the quality of those individuals who, recognizing their capacities, strove to accomplish great deeds and to reap the honours due to these deeds. Thus their history if one of great men.
What happened to the great men? Did Christianity, with its ideal of humility and meekness, lead to their demise? Or has democracy, predicated on equality, which prefers to talk about the greatness of mankind rather than that of individuals, made individual greatness unacceptable?
In the last century, philosophers such as Nietzsche and Kierkegaard, tried to probe the problem. In this talk we will consider the possibility of a return to such an ideal in our own time.
La toute première connaissance naturelle de Dieu
Pierre-Luc Simard
Dans un passage trop peu commenté (Contra Gent., III, 38), Thomas d’Aquin déclare que tous, à observer l’ordre dans la nature, acquièrent au départ (statim a principio) une connaissance commune et confuse de l’existence de Dieu (quaedam communis et confusa Dei cognitio). L’affirmation surprend : Thomas n’affirme-t-il pas habituellement que l’existence de Dieu exige une démonstration (e.g., Sum. theol., Ia, q. 2, a. 1; Contra Gent., I, 12; Sup. Boet. De Trin., q. 6, a. 4, ad 2) ? Alphonse Saint-Jacques a soutenu que Thomas décrirait là le premier fondement naturel de la connaissance scientifique de Dieu (« Saint Thomas d'Aquin et le premier fondement naturel de notre connaissance de Dieu », dans Laval théologique et philosophique, vol. 30, no 3, 1974, p. 349-378).
Toutefois, la suite du passage signalé étonne encore davantage, au point de faire douter du statut de « fondement » de la connaissance commune alléguée. Thomas l’y décrit assez indéterminée pour voir en Dieu un corps, un être mobile, bref le contraire de l’être immobile et immatériel qui fait naître la métaphysique et que les quinque viae révèlent. Comment admettre comme vraie une représentation de Dieu autre qu’il n’est ? N’en serait-ce pas une connaissance par accident et sophistique, comme la prétention que tous connaîtraient Dieu avec évidence du seul fait qu’ils connaissent le bien qu’ils désirent (Sum. theol., Ia, q. 2, a. 1, ad 1) ?
L’infini est-il un principe?
Laurence Godin-Tremblay
Au traité Du Ciel, Aristote insiste : faire ou non de l’infini un principe change radicalement toute l’étude de la nature. « Car c’est l’origine de presque toutes les divergences, tant passées que futures, entre ceux qui ont professé une théorie sur la nature dans son ensemble, s’il est vrai que même une petite déviation par rapport à la vérité devient dix mille fois plus grande au fur et à mesure qu’on avance. » (I, 5, 271b6-9)
Tous ses prédécesseurs, déclare Aristote (Phys. III), tiennent avec raison (εὐλόγως), l’infini pour principe. Pourtant, il leur en reproche plus loin une conception erronée. L’infini n’est pas du tout un être parfait, voire divin comme Anaximandre le prétend; il n’existe même pas, sinon comme puissance jamais actualisée. Pourquoi alors les féliciter d’accorder le titre de principe à cette entité ainsi privée d’être?
Aristote étonne davantage : il fait de l’infini un type de cause, plus donc qu’un principe : « L’infini est cause comme la matière – ὡς ὕλη τὸ ἄπειρον αἴτιόν ἐστι. » (III, 7, 207b35)
Je voudrais contribuer quelque lumière sur la question. Considérant les différents sens qu’il reconnaît au principe (voir Mét., Δ), Aristote fait-il ou non de l’infini un principe ?
La théorie des Idées de saint Thomas d’Aquin
Louis Brunet
Une lecture attentive des commentaires d’Aristote écrits par saint Thomas révèle l’opposition marquée de ces deux philosophes à la théorie des Idées séparées de Platon. En gros, trois arguments fondent ce refus des Idées : premièrement, une telle théorie ferait en sorte que l’essence d’une chose serait séparée de ce dont elle est l’essence; deuxièmement, il n’est pas possible que des formes séparées de la matière puissent exercer une causalité dans la génération, car elles ne pourraient constituer ni des causes efficientes qui engendrent, ni des causes formelles exemplaires; et troisièmement, l’absence en elles de matière sensible empêche qu’on puisse les considérer comme les espèces des choses naturelles. Convaincu par de tels arguments puisés dans la métaphysique aristotélicienne, on voit mal, à première vue, comment saint Thomas pourrait admettre l’existence des Idées et prendre au sérieux la notion platonicienne de participation aux Idées pour expliquer les choses naturelles et leur intelligibilité.
Pourtant, une des questions de la Somme théologique s’intitule De Ideis, et son auteur y soutient qu’il y a des Idées (Ia, q. 15, a. 1) et même qu’elles sont nombreuses (a. 2). De même, avec plus de développements, la question 3 des Questions disputées invite à se demander, entre autres, s’il y a lieu de poser des Idées (a. 1) et s’il est nécessaire d’en poser plusieurs (a. 2), et, là encore, les réponses sont affirmatives. Certes, à la différence de ce qu’imaginait Platon, ces Idées, bien que séparées des choses sensibles, ne sont pas séparées d’une intelligence ; elles sont situées en Dieu, dans l’intelligence divine, et les choses naturelles, à l’instar de tout le créé, y participent et les imitent en quelque façon. Saint Thomas reprend ici une tradition qui remonte au platonisme moyen et à la dernière Académie et qui fût relayée par Philon et saint Augustin, ainsi que par Denys, lui-même redevable au néoplatonicien Proclus. Ainsi rattachées à l’intellect divin, les Idées peuvent, semble-t-il, reprendre du service comme causes formelles exemplaires des créatures créées par le suprême Artisan. L’intégration de cette tradition augustinienne pose cependant un problème de taille : comment concilier cette pluralité d’Idées avec la simplicité divine? L’objection n’a pas échappé à saint Thomas. Ainsi, dans la Somme, l’unicité de l’essence divine est mise de l’avant: « Il semblerait qu’il n’y a pas plusieurs Idées. Car l’idée en Dieu est son essence. Or l’essence de Dieu est unique. Donc l’Idée est unique. » ( Ia, q. 15, a. 2, obj. 1). Et dans les Questions disputées, l’absence de composition en l’intelligence divine apparaît inconciliable avec la pluralité des Idées : « Une intelligence qui intellige par plusieurs [idées] est composée et discourt d’une à l’autre. Mais cela ne convient absolument pas à l’intelligence divine. Donc, puisque les idées sont les raisons des choses, par lesquelles Dieu intellige, il semble qu’il n’y ait pas plusieurs idées en Dieu » (De Veritate, q. 3, a. 2, obj. 9.)
Bien que saint Thomas ait trouvé façon de répondre à de telles objections, sa doctrine des Idées a suscité d’importants conflits d’interprétation chez les thomistes. Dans sa recension du livre du dominicain américain Vivian Boland, intitulé Ideas in God according to saint Thomas Aquinas, Thimothy B. Noonesouligne à gros traits les divergences. D’un côté, on trouve des interprètes, tels Gilson et le père Sertillanges, qui minimisent l’importance des Idées chez l’Aquinate, au point de n’y voir qu’une sorte de concession motivée par le respect envers l’autorité de saint Augustin; de l’autre, on rencontre des thomistes, tels le père Geiger, qui, dans le cadre de leur recherche sur la notion de participation chez saint Thomas, prennent au sérieux cette doctrine des idées divines et y voient une partie intégrante essentielle de la pensée de l’Aquinate sur Dieu. À la lumière des principaux textes de saint Thomas sur la question, je me propose de faire de l’examen de ces interprétations divergentes l’occasion d’approfondir le sens et la portée de la doctrine des Idées du docteur angélique.
Nom, verbe, énonciation : des concepts ou des mots?
Yvan Pelletier
Tout au long de son histoire, la philosophie a agité le problème de l’existence des universaux. La logique, de même, est toujours revenue sur la question de son sujet : s’agit-il de réalités, de concepts ou de mots? Des trois, insiste-t-elle, mais desquels en priorité?
Aristote, avec une insistance particulière en son traité De l’interprétation, fait de φωνὴ (voix) le genre de toutes les entités logiques et récupère le vocabulaire grammatical pour en traiter. Ses commentateurs grecs ont tous ressassé la question et conclu que le sujet de la logique est, en priorité, des voix (des φωναί), mais exclusivement celles qui signifient des réalités à travers des concepts.
Saint Thomas, lui, a mis un grand soin à définir autrement le sujet de la logique. Il l’a adressée à la réalité, mais dans les relations spéciales qu’elle se voit imposées en l’intelligence qui la connaît. Commentant Aristote, néanmoins, il ne semble jamais mal à l’aise avec l’accent que celui-ci et ses commentateurs mettent sur l’oral dans les définitions des entités logiques.
Cette obsession orale a pourtant de quoi surprendre. La logique est une science spéculative au sens le plus strict, même si elle ne tient qu’un rôle de servante parmi ses congénères, les sciences de la nature et de la quantité, ainsi que la sagesse. Comme chez celles-ci, son sujet est nécessaire, et ses principes et ses conclusions sont éternelles et valides pour tous les peuples. Or les mots utilisés pour partager les principes et les conclusions scientifiques, Aristote lui-même l’avoue, varient selon les âges et les nations. Une logique fondée sur les voix grecques ne devrait donc exercer d’autorité que sur des hellénophones.
Le problème est crucial. Personne ne peut avancer sérieusement dans une science sans une conception claire et exacte de son sujet. Essayons encore une fois de le résoudre, en prenant garde que la lassitude accule à une position, puis à faire flèche de tout bois pour la défendre.
Partie I – Dissipons la fumée
Avant de pouvoir aborder sérieusement la question, il faut prendre conscience de ce que comporte de sophistique l’argumentation traditionnelle à son sujet.
Partie II – Le sujet général de la logique, et particulier de l’Interprétation
L’énonciation est d’abord chose faite de choses, pas phrase faite de mots.
réunion annuelle 2022: vendredi 19 août et samedi 20 août
format hybride : Zoom & Cégep de Sainte-Foy (local: à être préciser / room TBA)
N.B. L’admission est gratuite pour les membres, la préinscription à l'événement est néanmoins obligatoire. Pour s'enregistrer pour la réunion, svp compléter le formulaire d'inscription en ligne.
9h00-10h00
Who does not wonder cannot philosophize, and who does not have the right kind of wonder is impeded from doing philosophy properly. Thus, it is important to understand what wonder is, especially that kind of wonder that characterizes philosophy in opposition to the wonder to be found in myths, or in the experimental sciences.
10h30-11h30
(résumé à venir)
12h00 - 13h30 pause du diner
13h30-14h30
(résumé à venir)
15h00-16h00
C’est une idée bien enracinée dans la mentalité contemporaine que l’origine de la vie et sa diversité s’explique entièrement par des causes naturelles et le hasard, que la science a ainsi rendu caduque l’idée de création divine. Une minorité résiste, parmi laquelle on trouve les « créationnistes » – qui soutiennent que la Révélation Chrétienne invalide la théorie de l’évolution – et d’autres qui défendent la compatibilité de l’évolution avec la création au motif d’une radicale séparation entre les domaines de la science et de la religion. Malgré leur divergence, ces positions ont ceci en commun qu’elles présupposent que savoir si la vie dépend d’une cause transcendante n’est pas à la portée de la raison humaine. Et s’il en était autrement ? Si la philosophie avait son mot à dire à ce sujet, qu’on pouvait argumenter, tout en prenant acte des avancées de la science, que les causes matérielles et le hasard ne suffisent pas à tout expliquer ? Face à l’abandon de la métaphysique et de l’étude de la nature par la plupart des courants philosophiques, il est légitime de chercher, comme le font certains, dans la philosophie d’Aristote et de Saint-Thomas les ressources pour mener une telle réflexion et critique. Cela ne va pourtant pas sans difficulté, car l’évolution biologique était étrangère à Aristote et Saint-Thomas, lesquels affirmaient la stabilité et la permanence des espèces. Comment comprendre leur position à ce sujet ? Doit-on pour autant renoncer à s’inspirer de leur philosophie pour traiter du rapport entre évolution et création ? M’inscrivant dans la lignée d’une variété de travaux récents, j’entends au contraire montrer qu’Aristote et St-Thomas nous fournissent les concepts et principes adéquats pour argumenter qu’évolution et création sont compatibles.
12h00-13h00
Juger de la vérité de ce qu’on nous propose ou de ce qu’on se représente s’avère un des actes les plus importants que comporte la vie de l’intelligence. Rendre compte adéquatement de cette notion ne va cependant pas sans difficultés. Saint Thomas en parle à diverses reprises dans son œuvre, dans des contextes variés : jugement de la vérité en lien avec la composition et division effectuées par l’intelligence, jugement de la vérité d’une conclusion par résolution dans les principes appropriés, jugement du sens en rapport au sensible, jugement moral, jugement prudentiel, sans parler de sa considération en théologie, en rapport avec la prophétie ou les dons du Saint Esprit. Si abondantes soient-elles, ces considérations sont demeurées à l’état dispersé; jamais saint Thomas n’a entrepris un exposé systématique de la notion de jugement.
Un certain nombre de thomistes ont voulu pallier cette lacune. C’est ainsi que Pierre Hoenen, en 1946, a publié La théorie du jugement d’après saint Thomas d’Aquin. Vingt-deux ans plus tard, le père oblat Benoît Garceau contestait son interprétation, dans un ouvrage intitulé Judicium. Quelques années auparavant, il avait fait paraître un article dans lequel il passait en revue les diverses interprétations de la doctrine thomiste du jugement. Dans Judicium, l’oblat canadien a traité du vocabulaire, des sources et de la doctrine de saint Thomas d’Aquin sur le jugement. Même si ce sujet avait déjà fait l’objet de nombreuses études, le professeur de l’Université Saint-Paul estimait être en mesure de le développer selon des préoccupations nouvelles négligées par les interprètes précédents et de rendre compte plus exactement de la doctrine du jugement, en sa notion proprement thomiste.
À mon tour, je me propose de présenter et de commenter les principaux textes de saint Thomas sur la question, de façon à pouvoir évaluer dans quelle mesure l’interprétation de Hoenen méritait la remise en question que lui a fait subir Garceau.
13h30-14h30
À quoi surtout se reconnaît la dignité de l’homme? À sa capacité de changer ou de reposer? Platon parle d’une « race née pour travailler » (Lois), Marx en fait un ouvrier (Capital), saint Jean Paul II célèbre la noblesse du travail : « Seul l’homme en est capable… Il en remplit son existence… Le travail constitue en un certain sens sa nature même. » (Laborem exercens) À l’opposé, Aristote fait de l’homme… un animal ordonné au loisir : « On ne travaille, déclare-t-il, que pour obtenir du loisir! » (Éthique à Nicomaque) et Pieper croit l’interpréter en assignant à l’homme le festival comme vocation primordiale : « The festival is the origin of leisure… The leisure includes within itself a celebratory, approving, lingering gaze… on the reality of creation. » (Leisure, The Basis of culture)
Nettement, presque tous se rangent au premier avis : on occupe le plus clair de son temps et de son énergie à travailler et on justifie tout loisir comme repos et détente en vue de mieux travailler ensuite. En outre, on se sent honteux de ne pas travailler; tous, aussi noble que soit leur occupation – le médecin, le professeur, jusqu’au premier ministre, et même la mère de famille –, veulent la faire reconnaître pour du travail et réclament un salaire.
Aristote et Pieper ne trahissent-ils pas ici encore leur penchant pour le paradoxe? leur attitude d’écoliers rebelles, tentés de nier l’évidence pour embêter le maître?
15h00-16h00
Tous connaissent la première voie vers l’existence de Dieu, qu’Aristote expose au huitième livre de sa Physique et que saint Thomas résume dans sa Somme théologique. Peu étudient toutefois attentivement la seconde voie physique du livre VIII, que Thomas reprend cette fois dans sa Somme contre les Gentils.
Dans cette conférence, je m’attarderai sur cette seconde voie, qui, au lieu de récuser une régression à l’infini dans les moteurs comme dans la première voie, veut nier les deux branches d’une disjonction : si tout moteur est mû, c’est ou bien par accident ou bien par soi.
J’entends présenter une analyse formelle de cette seconde voie et juger, autant que faire se peut, de son caractère. S’agit-il seulement d’une stratégie immédiate ou d’un raisonnement à proprement parler? Si un raisonnement, est-il simplement dialectique ou démonstratif? Et encore, si démonstratif, l’est-il propter quid ou quia?
Ma conférence ne prétend pas résoudre toutes les difficultés entourant l’interprétation de cette seconde voie. Nous verrons que le texte d’Aristote comporte de nombreuses ambiguïtés, ne serait-ce que dans l’identification claire de la conclusion à atteindre. Mettre en évidence ces différents problèmes donnera toutefois certainement l’occasion d’apercevoir plus clairement les solutions éventuelles et de progresser dans notre compréhension de cette preuve.
Godin-Tremblay, Laurence : Exemplier
Murray, Jean-Philippe : Citations
sur Zoom ( préinscription requise )
Vendredi 20 août
8h00 — Bien commun et État
Michel Boyancé, Enseignant-chercheur IPC - Faculté Libres de Philosophie et Psychologie, Paris
La référence à l’Etat dans la pensée politique contemporaine est omni présente et relève d’une sorte de nouveau principe "per se notum", son existence serait une évidence. Cependant l’apparition du mot Etat est récente (vers les années 1600, les anciens ne le connaissait pas comme tel). Quel est donc son véritable sens et à quelle réalité renvoie-t-il ? A la suite des travaux de Charles De Koninck, qui ouvre cette réflexion, nous nous sommes interrogés sur l’apparition du mot et du concept, sur son sens à la lumière des outils que la logique et le "modus procedendi" nous fournit et sur ses rapports avec le bien commun, ou, en d’autres termes, sur sa place dans l’architectonisme des réalités politiques et de la science politique. Il ne faudra pas omettre dans cette démarche, la place de la personne. Pouvons-nous considérer que l’Etat existe au même titre que la personne et la société politique ?
9h30 — La circonstance morale
Yvan Pelletier, Professeur retraité, Faculté de philosophie Université Laval, Québec
La nature et la conscience des circonstances d’une action revêt une importance capitale dans le jugement à porter sur elle. Telle circonstance change une action bonne en faute; telle autre appose à une action le sceau de l’héroïsme; telle autre transforme un crime en acte involontaire. Comment un simple accident conquiert-il autant d’importance? Car la plupart des circonstances sont insignifiantes, il faut bien le reconnaître; elles n’exercent aucune influence sur la nature de l’action qu’elles enveloppent. Et leur infinité rend impossible à qui agit d’avoir conscience de toutes celles de ce qu’il fait.
Alors, de quoi s’agit-il? Comment se définit une circonstance? Et une circonstance morale? Son infinité potentielle tient-elle en quelques prédicaments, comme celle des êtres matériels?
11h00 — L’univers a-t-il toujours existé? La réponse de saint Thomas et les objections qu’elle a suscitées.
Louis Brunet, Professeur retraité, Cégep de Sainte-Foy, Québec
Tout en croyant fermement, à la lumière de la Révélation, que le monde a eu un commencement, saint Thomas soutient qu’il est impossible à la raison naturelle de trancher par des arguments démonstratifs la question de savoir si le monde est ou non éternel. Je me propose de présenter l’essentiel de sa position sur le problème de l’éternité du monde, en insistant tout particulièrement sur sa réplique à l’argument par lequel saint Bonaventure prétendait démontrer l’impossibilité d’un monde sans commencement. J’expliquerai ensuite pourquoi certains thomistes, comme Fernand van Steenberghen et, plus récemment, Frédéric Guillaud, ont pris le parti de saint Bonaventure et contesté la position de saint Thomas. Je tâcherai, finalement, de prendre position et d’établir dans quelle mesure il est possible ou non de disculper saint Thomas des reproches qu’on lui impute : a-t-il vraiment varié dans ses définitions des diverses sortes d’infini? A-t-il vraiment attribué à l’argument de saint Bonaventure des présupposés dont il est exempt?
12h30 à 13h30 pause du diner
13h30 — « Puisqu’il y a du mal, Dieu existe »
Jean-Philippe Murray, Séminariste, étudiant en théologie, Université Laval, Québec
Le mal est partout : maladies, accidents, injustices subies ou commises, etc. Il répugne, fait souffrir et provoque la colère. Beaucoup y voient une preuve de l’absurdité de la vie et de l’inexistence de Dieu. Certains sages – Thomas d’Aquin, John Henry Newman et C.S. Lewis par exemple – le prennent pourtant au contraire comme point de départ pour prouver l’existence de Dieu. N’est-ce pas là un beau paradoxe?
Pour résoudre la question, je m’attarderai d’abord à la manière dont cet argument est généralement formulé. Ensuite, je présenterai l’argument tel que le comprend Thomas. Je montrerai que sa pensée sur ce sujet est plus juste et complète, particulièrement lorsqu’on l’interprète à la lumière de la cinquième voie.
14h45 — La Physique : un traité scientifique?
Laurence Godin-Tremblay, Doctorante, Université du Québec à Montréal et Università degli studi di Firenze
La Physique constitue le tronc de la philosophie. La logique y prépare; les autres recherches naturelles la complètent; la métaphysique s’y découvre et l’éthique en applique les principes. Ignorer ce traité, c’est donc se condamner à mille méprises dans l’entièreté de la philosophie.
Cependant on dédaigne beaucoup la Physique. Les scientifiques modernes le font, et avec eux les philosophes qui les adulent, mais même plusieurs ‘spécialistes’ d’Aristote. Par exemple, Barnes et Owen, chéris par le monde érudit, ne voient dans la Physique que brouillon de recherches, simple tâtonnement, disqualifié du projet scientifique qu’annoncent les Seconds analytiques.
Dans cette conférence, je souhaite pour ma part manifester la cohérence entre les Seconds analytiques et la Physique. À la lumière du traité logique, on verra que le traité naturel ne tâtonne pas confusément, mais établit rigoureusement, comme le doit la science.
Pour restreindre mon effort au cadre d’une communication, je me concentrerai sur les éléments de la science physique (sujet, principes et propriétés) et j’examinerai la hiérarchie qui subordonne les causes que la démonstration naturelle sollicite ainsi que la nécessité à laquelle elles prêtent.
16h00 — Aristote et le fondement de l’unité temporelle: un débat entre commentateurs anciens et modernes
Pierre-Luc Boudreault, Chercheur, philosophe indépendant
En Physique IV. 10-14, Aristote définit le temps comme « le nombre du mouvement selon l’avant et l’après ». Vers la fin de son enquête sur le sujet, il considère une difficulté soulevée par cette définition quant à l’unité du temps : si le temps suit le mouvement comme son nombre, cela semble impliquer qu’il y eût une multiplicité de temps simultanés. Des commentateurs anciens et médiévaux ont lu la solution d’Aristote à ce problème dans un passage situé quelques lignes plus loin (14, 223b13ss) : Aristote y argumente que le mouvement de la sphère céleste est mesure du temps par excellence. Ces commentateurs en déduisent que le temps est le nombre d’un tel mouvement, et qu’il y a donc un seul temps parce que celui-ci suit un premier mouvement. Les commentateurs modernes récusent cette interprétation : ils soutiennent que le temps est le nombre de tout mouvement, et pensent que la solution d’Aristote se trouve dans un passage situé juste avant (14, 223b5-12) – un passage où Aristote compare la façon dont des temps égaux et simultanés sont un à la façon dont des quantités égales de différentes choses sont le même nombre. Ma présentation cherchera à départager ces interprétations pour découvrir la solution au problème de l’unité temporelle.
Saturday August, 21st
12h00 — The Role of Natural Philosophy in Uncovering Being
Glen Coughlin, Professor, Thomas Aquinas College, California
(Abstract to be announced)
13h30 — Experience and its Uses and Abuses in Philosophy and the Experimental Sciences
Warren Murray, Professeur retraité, Faculté de philosophie Université Laval, Québec
The kind of experience necessary for a certain discipline will depend on many things. First of all, it will depend on what is studied by that discipline. Secondly, it will have to respect the difference between the first common experience, and later more particular experience, and then determine where each is required. Finally, it will have to take account of the levels of experience and their use.
These distinctions are particularly apropos in treating of the philosophy of nature in relation to the experimental sciences.
After examining these different kinds of experience and their proper use, I will furnish some historical examples of improper use.
15h30 — Self-awareness, Mirror-Self Recognition, and the Common Sense
Marie I. George, Professor, St. John's College of Liberal Arts and Sciences
Some claim that mirror-self recognition (MSR) indicates that a being is capable of forming concepts and is capable of moral agency. Others claim that mirror-self recognition is a merely perceptual ability by which the animal recognizes an image of its body. My intention here is to examine these claims in light of considerations made by Aristotle and Aquinas. I understand self-awareness in the full sense of the word as awareness of one’s existence as an individual cognitive substance and, as such, as distinguishable both from other beings and from one’s own acts. By “awareness” I mean a form of immediate knowledge, as opposed to knowledge that is reasoned to. I begin by looking at the views of both those who think that MSR does indicate the presence of this form of self-awareness and the views of those who think it does not. (Those who think that it does not maintain that MSR can be explained by “kinesthetic-visual” matching: basically certain animals recognize that the way they see and feel their body parts to be moving corresponds to what they see in the mirror.) I then note a question raised by Johannes Brandl, namely, do beings who possess an interior apprehension of themselves as cognitive substances need more than kinesthetic-visual matching for MSR? I then consider what Aquinas says about self-knowledge in regard to the human soul, and after that what he says about self-knowledge in the case of merely sentient beings. Ultimately, whereas the immateriality of the intellect allows the being that possesses it direct knowledge of itself, the materiality of the senses does not allow the merely sentient being this kind of direct knowledge of self. If MSR is adequately explained by sensing (specifically by kinesthetic-visual-imaginative matching), its possession does not indicate that the being is aware of its existence as an individual cognitive substance, distinguishable both from other beings and from its own acts. A number of puzzles arise along the way to this conclusion. Aquinas says: “For that someone perceives himself to have a soul and to live and to be consists in this that he perceives himself to sense and to understand and to exercise other life activities of this sort. (De veritate, q. 10 a. 8). Yet is seems from what has been said that self-knowledge can only be had by perceiving oneself to think about something. A related question is: while Aquinas can explain how we know our intellect and its acts as our own in terms of the intellect’s ability to bend back upon itself, this explanation does not apply to our senses (as they cannot bend back on themselves); nor does it appear that the intellect can know singular acts of sensing because of their materiality. Consequently, one wonders how we can have the seemingly immediate knowledge ourselves as being the subject of our acts of sensing (as opposed to having abstract knowledge concerning sentient beings).
Avis aux intéressés, M. Yvan Pelletier offre un cours d'introduction à la philosophie de la nature.
Le cours se donnera pendant une dizaine de lundis soirs, de 19h à 22h, au sous-sol du presbytère Saint-Thomas-d'Aquin, à partir du 3 juin.
Y seront vues les notions les plus importantes de la Physique d'Aristote : les principes de l'être mobile et de la science de la nature; la nature, les espèces et les propriétés du changement; comment le changement fait intervenir le lieu, l'espace, le vide, le temps, l'infini; la nécessité d'un premier moteur immobile et d'un premier changement à la source de tout autre changement.
À noter qu'il s'agit d'un cours gratuit du fait qu'il n'implique aucun frais, mais gratuit aussi du fait qu'il ne donne aucun crédit non plus à mettre dans son curriculum studiorum...
Pour plus d'informations, nous vous invitons à communiquer directement avec M. Pelletier :
yvan.pelletier.1@ulaval.ca
La SÉAT regrette de devoir vous informer de la mort de Duane Berquist, membre fondateur et ancien vice-président. Duane s’est éteint le 22 janvier 2019, après une longue bataille avec le cancer.
On vous demande de garder Duane et sa famille dans vos prières.
Avis aux intéressés!
Société d’études aristotélico-thomistes — section Est
réunion annuelle
vendredi 18 août et samedi 19 août 2017
Cégep Sainte-Foy (Local : P-451)
Vendredi 18 août :
9h30 à 10h45 Les mandats logiques du nom, par M. Yvan Pelletier, professeur retraité, Université Laval
11h à 12h00 La logique permet-elle véritablement de mieux réfléchir ? par Mme Laurence Godin-Tremblay, étudiante à la maîtrise, Université Laval.
Samedi 19 août :
9h00 à 10h15 La deuxième plus grande erreur des temps modernes, par M. Warren Murray, professeur retraité, Université Laval.
10h30 à 11h45 La définition aristotélicienne du mouvement et sa contestation, par M. Louis Brunet, professeur, Cégep de Sainte-Foy.
pause du diner (11h45 à 13h30)
N.B. les participants sont responsables de leur diner. Ceux qui souhaitent réchauffer un repas, c’est possible, il y a des micro-ondes à proximité de la salle de conférence.
13h30 à 14h15 Qu’est-ce que l’âme ? Examen du questionnement philosophique à l’origine de cette notion, par M. Jean-Philippe Murray, étudiant à la maîtrise, Université Laval.
14h30 à 15h45 La pendaison concentre l’esprit de l’un et encourage les autres, par Mme Stéphanie Grégoire, professeur, St. Jerome’s University
La réunion annuelle se clôturera avec un « banquet » amical qui se tiendra dimanche en soirée.
Si vous comptez vous joindre à nous pour le souper, faites-le moi savoir et RÉPONDEZ À CE COURRIEL S.V.P., afin qu’on puisse prévoir le nombre de personnes attendues. Les détails relativement au souper vous seront communiqués ultérieurement, notamment lorsque l’on sera fixé sur le nombre de participants.
Notez que l'entrée à la réunion sera libre pour tous les membres de la Société. Les personnes qui ne sont pas encore membres ou qui n'ont pas payé leur cotisation depuis 2 ans, sont les bienvenues, mais seront invitées à verser leur contribution, elles pourront payer leur cotisation sur place.
Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le Cégep, vous pourrez trouver un plan du Collège sur Internet<http://www.cegep-ste-foy.qc.ca/freesite/fileadmin/groups/7/Babillard/1.Debuter/1.1_Plan_du_cegep_mars2012.pdf>. Également, notez qu’il y a un stationnement au Cégep, payant, malheureusement. Vous trouverez plus de détails sur le site du Cégep <http://www.cegep-ste-foy.qc.ca/services/transport-en-commun-et-stationnement/>.
Pour la Société d'études aristotélico-thomistes,
Emmanuel Vachon, représentant, section francophone.
————
Résumé des communications :
Les mandats logiques du nom, par M. Yvan Pelletier, professeur retraité, Université Laval.
Aristote a attiré l’attention sur le fait : impossible d’invoquer la réalité elle-même comme témoin dans une discussion (voir Réf. Soph., c. 1). Pour en parler, il faut lui assigner un représentant, un mot : le nom qu’on lui donne. C’est moyennant ce représentant qu’on arrive à discuter son cas. Mais le type d’attribut qu’on lui accole modifie le mandat confié au sujet de propositions et de conclusions. Et faute de discerner clairement ce mandat, on choit inévitablement dans une variété de sophismes.
Quels sont au juste les mandats éventuels? Comment les définir et les distinguer? Quels sophismes génère la confusion de mandats? Les scolastiques ont beaucoup peiné à éclairer ces questions. Leurs ratiocinations restent-elles susceptibles de nous éviter quelque errement dans nos recherches?
La logique permet-elle véritablement de mieux réfléchir ?, par Mme Laurence Godin-Tremblay, étudiante à la maîtrise, Université Laval.
Aristote, saint Thomas, toute leur tradition prétendent que oui. Cependant, si on porte un regard honnête sur les faits, qui connaît-on que l'étude de la logique fasse davantage réfléchir « avec ordre, facilement et sans erreur » que ne le permet déjà son talent naturel ?
Selon saint Thomas, « logica habet maximam difficultatem ». Malgré cela, la tradition prétend qu’elle doit être étudiée en premier, avant toute discipline philosophique : qui ne se frotterait pas longuement à la logique ne pourrait jamais devenir sage. Force est de constater toutefois que, le plus souvent, ceux qui l’étudient paraissent plus perdre que gagner en efficacité rationnelle et s'empêtrer dans une multitude de règles et exigences idéales qui ont peu à voir avec le terrain habituel de la pensée. Ainsi, on pourrait reprendre à notre compte la critique que fait Adimante à Socrate dans la République : en paroles, on ne paraît pouvoir rien reprocher à la logique ; les faits semblent toutefois dénoncer son inutilité, voire sa perversité. Un examen sérieux de la question devient dès lors tout à fait nécessaire.
La deuxième plus grande erreur des temps modernes, par M. Warren Murray, professeur retraité, Université Laval.
[Pas de résumé]
La définition aristotélicienne du mouvement et sa contestation, par M. Louis Brunet, professeur, Cégep Sainte-Foy.
La compréhension de ce qu’est le mouvement est cruciale dans l’étude de la nature : qui ignore le mouvement ignore la nature. Car s’il est vrai que la nature est principe de mouvement et de repos, on ne comprendra pas grand-chose à la nature si on ne comprend pas de quoi elle est principe.
Pour essayer de mieux comprendre ce qu’est, au juste, le mouvement, je présenterai d’abord la définition qu’en propose Aristote au début du troisième livre des Physiques. On verra aussi comment Aristote tâche de confirmer sa définition en manifestant les insuffisances des autres tentatives qui ont été faites pour le définir. On complétera par l’exposé des autres notions importantes de la mécanique aristotélicienne : la distinction entre mouvement naturel et mouvement violent, l’impossibilité de l’existence du vide, l’explication du mouvement projectile.
En un deuxième temps, je tâcherai de donner une idée au moins sommaire de la contestation des idées aristotéliciennes par les savants modernes depuis Galilée. Pour ce faire, je ferai une présentation commentée de ce que le professeur J. P. Guillot (in Philosophie Bulletin de Liaison, no 12, pp. 5-17, L’enseignement de la philosophie dans l’académie de Versailles, Centre régional de documentation pédagogique, septembre 1996.), en s’inspirant des travaux d’Alexandre Koyré, propose pour expliquer l’évolution de ce concept scientifique si important qu’est le mouvement. Ce sera l’occasion de voir comment est exposée la théorie du mouvement chez Aristote quand on veut faire ressortir les principaux aspects qui en seront rejetés par les modernes. Puis, on verra comment un exposé de la théorie galiléenne du mouvement permet de prendre toute la mesure de la rupture et des nouveautés introduites dans la lecture moderne du livre de la nature.
Pour finir, je risquerai une conclusion sur le sens et la portée de cette « destruction » des fondements de la physique d’Aristote pour une intelligence soucieuse de comprendre la nature.
Qu’est-ce que l’âme ? Examen du questionnement philosophique à l’origine de cette notion, par M. Jean-Philippe Murray, Étudiant à la maîtrise, Université Laval.
La définition qu’Aristote donne du temps en Physique IV, 11—le nombre du mouvement selon l’avant et l’après—a suscité des interprétations plus ou moins divergentes chez les nombreux commentateurs qui l’ont discutée, depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui. Si cette définition soulève, à en juger d’après les commentaires, plusieurs difficultés, c’est cependant la notion de ̒nombre̕, à son cœur, qui est la plus problématique. Les interprétations antiques et médiévales prennent généralement la notion de ̒nombre̕ au sens strict dans la définition d’Aristote, tandis que les interprétations modernes prétendent généralement qu’Aristote entend la notion de ̒ nombre̕ dans un sens analogue, du moins qu’il faut l’entendre dans un tel sens pour sauvegarder l’intelligibilité et la pertinence de la définition. Après avoir expliqué ce qui rend la notion de ̒nombre̕ problématique dans la définition d’Aristote, je critiquerai deux récentes interprétations qui prétendent résoudre ce problème. Puis, en m’appuyant sur divers passages du texte d’Aristote, je m’attarderai à défendre une interprétation alternative, inspirée par une remarque de Simplicius dans son commentaire.
La pendaison concentre l’esprit de l’un et encourage les autres, par Mme Stéphanie Grégoire, professeur, St. Jerome’s University.
Après un rappel des principes justifiant la pratique de la punition en général selon Saint Thomas d’Aquin, sa position sur la peine de mort sera discutée.
* * *
This is to announce the speakers and tentative schedule for the West Coast meeting of the SATS this June 2017 at Thomas Aquinas College. The theme is “Logic and Epistemology.”
Thursday June 15
Lecture 1 |
“The Road from ἔνδοξαι to ἐπιστήμη” |
Lecture 2 |
“The Many Methods of Metaphysics in Thomas Aquinas” |
Lecture 3 1:00 p.m. |
“The Use and Abuse of Certitude: |
Lecture 4 |
“The Two First Meanings of Substance |
Friday June 16 |
|
Lecture 5 |
“The Separated Soul as Known |
Lecture 6 |
“The Importance of Sensation for Intellection |
Lecture 7 |
“Natural Science as Philosophy: |
Lecture 8 |
“The Inductive Syllogism” |
The talks will be given in the morning and afternoon of Thursday and Friday, June 15 and 16, 2017. Thursday night there will be a dinner in honor of the speakers.
A registration fee of $40 that includes the dinner ($20 if you wish to attend only the talks) should be paid at the beginning of the meeting on Thursday, but please RSVP if you wish to attend the dinner no later than June 1, as seating is limited.
John Goyette, West Coast Representative
* * *
OFFRE D'EMPLOI POUR L'ANNÉE SCOLAIRE 2017-2018
Voir Philosophy Position in Ontario, Canada
* * *
ANNONCES POUR 2016La Société d'études aristotélico-thomistes — section de l'Est — a tenu sa réunion annuelle du 18 au 20 août 2016. La réunion a eu lieu à Québec, au Cégep de Sainte-Foy.
La plupart des présentations des conférenciers seront publiées bientôt sur le site web de la Société, dans un numéro de la revue Peripatetikos.
Voir ci-dessous le contenu annoncé pour cette réunion.
Vendredi 19 août :
9h00 à 10h00 LE TEMPS : NOMBRE DU MOUVEMENT, par M. Pierre-Luc Boudreault
10h15 à 11h00 LA LOGIQUE SYMBOLIQUE ET LA LOGIQUE ARISTOTÉLICIENNE, par Mme Laurence Godin-Tremblay
11h15 à 12h15 LE SAVOIR, EN MORALE, EST-IL UNIQUEMENT PRATIQUE ?, par M. Louis Brunet
pause du diner (12h15 à 13h30)
(Les participants sont responsables de leur diner, nous vous suggérons d’amener un lunch afin de pouvoir manger sur place. Ceux qui souhaitent réchauffer un repas, c’est possible, il y a des micro-ondes à proximité de la salle de conférence.)
13h30 à 14h30 LA NÉCESSITÉ DE LA DIALECTIQUE, par M. Yvan Pelletier
Samedi 20 août :
9h30 à 10h30 THOMAS D’AQUIN ET LA PEINE DE MORT, par Mme Stéphanie Grégoire
11h à 11h 30 LA PLUS GRANDE ERREUR DES TEMPS MODERNES, par M. Warren Murray
The West Coast meeting of the SATS took place on
June 2016, at Thomas Aquinas College (California).
La plupart des présentations des conférenciers se retrouveront bientôt
dans la section anglophone de la Société.
See below the announced contents of this meeting.
Dear members of the Society for Aristotelian-Thomistic Studies,
This is to announce the speakers for the West Coast meeting of the SATS this June at Thomas Aquinas College.
The theme is “The Importance of the Philosophy of Nature.”
The following is the list of those who will be presenting, and their tentative titles:
The talks will be given in the morning and afternoon of Thursday and Friday, June 18 and 19. Thursday night there will be a dinner in honor of the speakers. All are invited to attend.
A registration fee of $30 that includes the dinner ($10 if you wish to attend only the talks) should be paid at the beginning of the meeting on Thursday, but please RSVP if you wish to attend the dinner no later than June 1, as seating is limited.
John Goyette
West Coast Representative
Society for Aristotelian-Thomistic Studies
© SÉAT / SATS 2016